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Sensé, gratifiant, valorisant, épanouissant

La réflexion de ce texte a commencé quand j'ai posté ceci sur le fédi :

"il n'y a pas de commerce sans publicité, et donc si on est anti-publicité on est anti-commerce"
oui, je suis anti-publicité, anti-commerce et anti-argent (1er degré, c'est pas une blague)
abolition de l'argent (donc abolition du commerce, donc abolition du capitalisme, donc abolition de la publicité)

les gens : faut passer aux 30 heures par semaine
moi : abolition de l'arjon

Ensuite, j'ai approfondi la discussion avec ma meilleure amie et mon amoureuse dans un groupe commun, on a beaucoup parlé et été très à gauche

Puis j'ai été me balader avec ma chienne, j'ai cogité et j'ai décidé d'écrire le texte suivant :


« Mais Émy, sans argent les gens ne voudrons plu travailler !!! »

Je crois que la sociologie a un consensus là dessus, que les gens travaillent même sans récompense financière
Y’a qu’à regarder comment le bénévolat est développé en France, je suis sûre que quasiment tout le monde a été au moins une fois bénévole dans sa vie, ou le sera
Simplement parce qu’on n’aime pas ne rien faire et que c’est gratifiant et valorisant

Et c’est bien ça qui rend un travail attirant, ses aspects gratifiants et valorisants !
Et c’est encore mieux quand c’est épanouissant !

Si on supprime la notion d’argent, de monnaie, il reste ça :

Si un métier n’est pas sensé (n’a pas de sens), il n’aura certainement pas ces trois choses et sera aussi certainement nocif pour la société, pour les communs. Alors autant le supprimer !
Si un métier est sensé mais manque d’une ou plusieurs de ces choses : il faut lui donner

Un des métiers les plusse sensés de nos civilisations, c’est certainement celui d’éboueur
Je me souviens avoir vu des reportages qui interrogeaient des éboueurs, qui disaient que c’était un métier très gratifiant pour certains d’entre eux, qu’ils aiment ça, que pour certains c’était même une vocation
Pourtant il n’est pas valorisant : il est rabaissé et utilisé pour faire peur aux enfants
Il faut donner sa valorisation au travail d’éboueur, et ça peut passer par plein de choses, mais ce à quoi j’ai pensé, c’était de lui donner la part de social qu’avaient les facteurs avant

Le métier de facteur est aussi un métier extrêmement censé, probablement un de ces métiers qui autrefois possédaient tous les critères que j’ai mentionné plus haut (sensé, gratifiant, valorisant, épanouissant)
C’est un métier qui faisait rêvé beaucoup de gamin-e-s, un métier qui fait voyager, rencontrer des gens, discuter avec elleux, qui rend immédiatement utile !
C’est un métier qui, avant d’être ruiné par la course à la productivité, au flicage constant et à la maximisation de la rentabilité était un cas d’école de ce que je veux décrire comme un travail attirant, un travail qui n’a pas besoin de la carotte de l’argent pour que des gens veuillent le faire

Personnellement, mon métier de rêve d’enfant, ma vocation, c’était d’être prof’ de SVT
Je n’ai pas pu le faire parce qu’il a perdu ses critères au fil du temps :

Alors je n’ai jamais suivi la voie pour être prof, ni la voie des sciences, qui me plaisait pourtant tant

Vous aussi, j’en suis certaine, vous avez rêvé d’un travail, étant gamin-e
Peut être que c’était pompier, soignant-e, vétérinaire, postier-ère, cheminot-e, fermier-ère, professeur-e, journaliste, musicien-ne, etc.
Mais un travail attirant, car il vous semblait sensé, épanouissant, valorisant et gratifiant

Tout ça pour dire qu’une société sans argent, avec des gens qui travaillent pour les communs, c’est possible, c’est souhaitable, ça rendrait le monde incroyablement meilleur

Chacun-e aurait un ou plusieurs travail-s, un de ceux qui font que l’on se sent bien, à notre place, qu’on se sent utile pour tout le monde
Tous les métiers qui n’ont pas de sens pour le bien commun n’auraient aucune raison d’exister, adieu donc tous les bullshit jobs
Et les gens qui ont besoin d’arrêter de travailler, pour un temps plusse ou moinsse long, auraient la possibilité de le faire

Et dans une société planifiée collectivement, il serait possible de faire tout cela et de s’assurer que personne ne manque de rien

Moi c’est dans cette société que je crois, une société où l’argent n’existe pas, une société où l’argent lui même ne serait pas sensé
Car la société entière serait tournée vers les communs, vers la gratification individuelle et collective, vers la valorisation individuelle et collective ainsi que vers l’épanouissement individuel et collectif

J’espère que vous aussi !

Le 20 octobre 2023,
Xana